Effeuillage

D'ailleurs ça serait intéressant de voir ici, parmi nous, les situations qui nous ont concrètement fait basculer dans la révolte. Pour ma part, ce ne sont pas les lectures mais le chômage de proches puis les injustices au boulot qui ont maturé une prise de conscience.
Avant de vivre tout ça, ado j'étais un peu bisounours, sans doute comme beaucoup de gens qui préfèrent préserver une certaine forme de sérénité relative, plutôt que d'accepter de se coltiner la négativité ambiante.

MOI C'EST LES KEUFS QUI M'ONT arrêtés, insultés, menacés ET LES CLODOS QUI DISPARAISSENT APRES UNE NUIT DE GRAND FROID
De là une déconstruction de la propagande démocratique.. Une fois que tu piges que derrière l'officiel tu as l'officieux tu cherches à comprendre

Moi c'est l'école qui m'a rendu révolutionnaire ^-^

Ensuite le taff est en train de me radicaliser encore plus

alors que j'éclusais nonchalamment une canette d'une sous-marque que la décence commande de taire, l'ange Marx accompagné de ses archanges Michel Bakounine, Sephiroth Kropotkine, Gabriel Kurz sont venus m'engueuler. Ils m'ont dit que le dilettante estudiantin que j'étais ferai mieux de faire de la révolution une vocation. Après ils ont fait une blague à propos d'une Internationale cosmique que j'ai pas compris parce que j'avais trop envie de pisser (savez, la bière, voilà). Depuis rien a trop changé sauf que je galère un peu plus et que la bière coûte un peu plus chère.

L'ennui, le profond ennui, pas le simple passage à vide, non celui dont tu sais pertinemment qu'il te poursuivra toute ta vie. Puis un jour, une lutte estudiantine est apparue, elle a fait de moi une sorte de révolutionnaire sans théorie, et enfin, le mouvement est tombé, l'ennui a vite refait surface, mais avec le temps dont je disposais j'ai pu lire Marx et compagnie, au lieu de lectures petites-bourgeoises que l'on m'infligeait, j'étais désormais armé-e d'une théorie, d'une structure capable d'expliquer ce monde. Avec cette praxis, j'ai pu lutter contre le tragique de la quotidienneté, l'enfer de l'homme unidimensionnel, sans accélérer le développement d'une névrose, circonscrire le champ de la maladie.
La misanthropie a du jouer un rôle important, aussi, à force de fuir des personnes toxiques, je me suis senti-e isolé-e, on ne peut pas vivre indéfiniment seul-e et à la marge, il faut se regrouper, mais sans tomber dans le militantisme aliénant des organisations en proie aux contradictions du capital et à leur cortège de dénégations; avoir des accointances avec ce qui se fait de moins médiocres, id est, les totos.
Bon, je m'arrête, la catharsis est de toute façon un luxe de dominant-e, un bonheur fugace qui vient buter sur l'absence de possibilité de modifier nos conditions réelles d'existence. Les soubassements psychologiques de nos subjectivités radicales, ainsi exposées, ne sont pas pas solubles dans un tout révolutionnaire. Mieux vaut intérioriser nos souffrances pour mieux lutter au quotidien.

Nan, il y a des révoltés concrets ici ? Zyva t'as pondu des tracts, chouravé 3 conneries chez décat en appelant ça une réappropriation, occupé une fac, craché sur un keuf et renversé des poubelles en manif. Youhou.

Même si ça se fait pas de dévoiler comme ça le contenu de la révolte.

Les révoltés concrets c'est qui?

c bo ske tu di bb

messeufs a écrit:

Nan, il y a des révoltés concrets ici ? Zyva t'as pondu des tracts, chouravé 3 conneries chez décat en appelant ça une réappropriation, occupé une fac, craché sur un keuf et renversé des poubelles en manif. Youhou.

Tkt on est tous des oufs suréquipés théoriquement et pratiquement. Notre savoir-faire en matière de sabotages, de détournements, de manipulations mentales de révélations de la révolution n'est plus à prouver. Notre pedigree en matière de radicalité éteint des incendies rien qu'en énumérant nos faits d'armes.

Une fois, tu vois, truc de ouf, mais véridique. J'étais izi en train d'attendre au passage piéton, pépère, je mattais le petit bonhomme rouge en attendant que le vert s'allume. Et tu vois, je me suis dit, putain merde, pq on devrait passer au vert, ce bonhomme rouge c'est l'homme du futur, c'est l'homme nouveau, émancipé, libéré de ses conditions précaires d'existence. Alors, comme y'avait pas de voiture, chu passé au bonhomme rouge, décrétant de mon geste une nouvelle subjectivité, ce faisant j'ai rallié dans ma praxis nombre de gens qui attendait le bonhomme vert.

Tout le monde a soutenu le communisme à ce moment.
Un grand vertige m'a pris, j'oeuvrais pour une société nouvelle, meilleure, plus juste et des gens étaient d'accord !

Non fides inside

sinon je sais pas si il faut dépendre de l'affect, la révolte c'est de l'affect. Ca te nourrit pas une perspective, c'est tout au plus de l'énergie. Une personne que révoltée, ça finit en zonz, une personne qui comprend le bordel mais qui n'est jamais révoltée, ça finit maître de conférence en sciences humaines.

Et la pathos misérabiliste des militants, qui vont s'extrader de temps à autres chez les prolos, adoptent leurs lifestyle comme un choix alors que ça l'est pas chez ceux qui ils vont, ça a tendance à me foutre en rogne.
T'as aussi les totos ATER ou doctorants dépressifs, qui se noient sous prétexte de radicalités dans de fumeuses postures qui ne font que creuser l'écart avec la réalité du ploucard qu'ils dénoncent comme réac, beauf, raciste, sexiste, intégriste et j'en passe. Ca finit chez le psy (à condition de pas être antipsy évidemment...) et s'enfoncent dans des névroses entre eux et leurs nombrils

non fides c'est pas si mal. A part leur côté puriste qu'ils cultivent surtout dans leurs textes. En plus l'individu révolté, c'est leur truc. Quel dommage qu'illes ne soient pas marxistes. C'est pourtant simple, il suffit de le dire, après tu fais ce que tu veux, c'est l'apport de l'autonomie. Anar, c'est trop dur à assumer dans la vraie vie.

à propos, le dernier comm paru sur cettesemaine.info vaut son pesant de cacahuètes
http://cettesemaine.info/breves/spip.php?article1235&lang=fr

J'en reviens à la question de la page précédente.
Pour ma part j'ai vite compris que le monde n'offrait pas les même perspectives à tout le monde vu que ma mère galérait de petits boulots en petits boulots, qu'enfant j'ai profité de manière épisodique des rations des Restos du Cœurs et que certains hivers on avait 12° dans la maison faute de fioul. Une scolarité complète en tant que boursier à l'échelon max et les seuls fringues neuves achetés venant du Kiabi le plus proche de la campagne où j'habitais ont appuyé ce sentiment. Pour autant ce n'est pas ça qui m'a révolté, je n'étais pas malheureux et la vie me semblait relativement facile quand même. En revanche une lutte durant mon lycée m'a un peu donné l'impulsion, mais c'est plutôt les gens côtoyés lors de stages étudiants dans la branche de métiers "créatifs" à laquelle je me vouait qui ont aiguisé ma révolte par leur connerie crasse et grasse. Mon expérience smicarde qui se poursuit aujourd'hui (sans être harassante, mais pourquoi faudrait-il qu'elle le soit ?), finit de me convaincre. Mon intérêt naturel pour l'actualité, la philo, la politique n'a jamais rien arrangé non plus.

Voilà c'était l'instant Causette, ça vous à plus ? En plus c'est authentik.

Sinon :

Citation :

Tout le monde a soutenu le communisme à ce moment.
Un grand vertige m'a pris, j'oeuvrais pour une société nouvelle, meilleure, plus juste et des gens étaient d'accord !

lol

M. a écrit:

J'en reviens à la question de la page précédente.
Pour ma part j'ai vite compris que le monde n'offrait pas les même perspectives à tout le monde vu que ma mère galérait de petits boulots en petits boulots, qu'enfant j'ai profité de manière épisodique des rations des Restos du Cœurs et que certains hivers on avait 12° dans la maison faute de fioul. Une scolarité complète en tant que boursier à l'échelon max et les seuls fringues neuves achetés venant du Kiabi le plus proche de la campagne où j'habitais ont appuyé ce sentiment. Pour autant ce n'est pas ça qui m'a révolté, je n'étais pas malheureux et la vie me semblait relativement facile quand même. En revanche une lutte durant mon lycée m'a un peu donné l'impulsion, mais c'est plutôt les gens côtoyés lors de stages étudiants dans la branche de métiers "créatifs" à laquelle je me vouait qui ont aiguisé ma révolte par leur connerie crasse et grasse. Mon expérience smicarde qui se poursuit aujourd'hui (sans être harassante, mais pourquoi faudrait-il qu'elle le soit ?), finit de me convaincre. Mon intérêt naturel pour l'actualité, la philo, la politique n'a jamais rien arrangé non plus.

Voilà c'était l'instant Causette, ça vous à plus ? En plus c'est authentik.

Sinon :

Citation :

Tout le monde a soutenu le communisme à ce moment.
Un grand vertige m'a pris, j'oeuvrais pour une société nouvelle, meilleure, plus juste et des gens étaient d'accord !

lol

Tu vois que t'est le parfaite exemple qu'en France, même pauvre, il faut chercher pour trouver une raison de se révolter.

Ben c'est sûr qu'on est pas les plus à plaindre de manière générale. Mais bon les raisons elle y étaient quand même, il s'agit de s'en rendre compte.

On a toujours raison de se révolter.

11 nouveaux salariés convoqués

Manif à Blagnac

Manif à Lens

Caisse de solidarité : https://www.lepotcommun.fr/pot/h8micqm8

Je trouve ça honteux que les syndicats riches en milliards ne soient pas foutus de sauver ces salariés.

Qu'ils crèvent !

mais non, t'as pas compris the big picture:
C'est que les syndicats ont investi les milliards a la bourse en usines. C'est a dire si les syndicats crèvent c'est les usines qui crèvent et tout les gréve aurait été pour que dalle.

FCP a écrit:

Je trouve ça honteux que les syndicats riches en milliards ne soient pas foutus de sauver ces salariés.

Qu'ils crèvent !

Tu crois que c'est avec ce genre de propos que tu vas avoir ta gâche de permanent... Je croyais que tu ne voulais plus travailler.

Les syndicats font tout leur possible pour aider les salariés en ces temps de crise, nous comprenons leur douleur. Mais ils doivent aussi comprendre les impératifs de compétitivité de nos entreprises. Nous organiserons une manif répu-bastille, si nous sommes suffisamment nombreux et déterminés, nous poursuivrons vers nation, pour leur témoigner notre soutien moral. Nous appelons au calme, les provocateurs ne seront pas tolérés. Puis, nous nous réunirons en intersyndical pour fixer éventuellement une journée d'action après les vacances de Toussaint, les fêtes de Noël et les élections régionales, où nous vous enjoignons à voter à gauche pour maintenir la pression sur le medef et faire barrage au FN.

Ca donne les mors surtout vu la belle solidarité de classe.

http://www.alternativelibertaire.org/?Air-France-les-salarie-e-s-se

Manifestation à Tarbes

Manifestation à l'aéroport de Marignane

Manif en Alsace

Manif et solidarité à Toulouse Blagnac